Corolles d’eau

La série Corolles se déploie dans une tension entre effacement et surgissement. Les « corolles d’eau » succèdent aux « corolles de cendres » : d’abord les restes, la trace noire et poudreuse, puis la régénération par l’humidité, par la couleur liquide.  C'est la saison des pluies.

Composées avec une triade de matières : l’aquarelle, fluide, qui s’étire et se laisse absorber par le papier ; le fusain, plus abrupt, qui creuse des ombres et fixe des contours fragiles ; l’acrylique, dense et lumineuse, vient stabiliser ou interrompre le flux.

Ces médiums ne sont pas seulement juxtaposés, ils se rencontrent, se contaminent. Le fusain s’humidifie, l’aquarelle se laisse traverser par la densité opaque de l’acrylique, et inversement.

Cette recherche s’inscrit dans une poétique du passage. Ni tout à fait figuration, ni abstraction pure, ces corolles existent dans l’entre-deux : elles disent le geste de peindre autant que le motif peint. Elles rappellent que l’éphémère — l’eau, la cendre, la trace — peut devenir matière plastique