Le chant des libellules
Sur les lisières de l’abstraction et de la figuration, de la peinture et de la photographie
Noir et or, conserver et magnifier la présence du lieu qui fait tout.
Montagnes et cimes… attentive au bruissement de leurs mouvements, je cherche à révéler les lignes de leur singularité, en dévoilant l'essentiel des formes par l’épure.
Les fuji instax wide noir et blanc sont rehaussés de peinture à l’huile or.
Le noir incarne la terre, la matière, le mystère, l’ombre fertile où tout naît et où tout retourne. C’est la profondeur, l’inconnu, la nuit de l’âme et du cosmos.
L’or est lumière, éternité, transcendance. Dans la tradition byzantine ou dans l’œuvre d’Anna-Eva Bergman, l’or n’est pas une couleur mais une présence, une vibration, une ouverture vers l’infini.
Ancré dans le réel, la photographie capte le visible, le temps figé, la mémoire des lieux. Peindre sur cette surface, c’est ouvrir une brèche, laisser apparaître une autre dimension : celle de l’invisible, du sacré, de ce qui ne peut être saisi par l’œil seul.
Mes paysages deviennent alors des seuils. Ils ouvrent à un espace de contemplation, à un silence vibrant où chacun peut éprouver la puissance du temps, l’intensité de la lumière, la profondeur de l’ombre.
Elles sont un geste, simple et radical : des images qui ne représentent pas seulement le monde, mais qui nous relient à son mystère.