Lumière au jardin

Chaque feuille, chaque pétale de mon jardin devient une empreinte unique sur le papier photo vintage. À travers la technique du lumen print, je ne capture pas seulement la forme des plantes, mais aussi leur interaction avec la lumière et le temps.

Le soleil de La réunion devient un véritable acteur : ses rayons activent les sels d’argent présents sur le papier, déclenchant une réaction chimique qui fige l’ombre et la transparence des végétaux. Le résultat est une image où la couleur, la texture et le contour dépendent à la fois de la lumière intense, de la matière et de la chimie naturelle des plantes.

À la manière d’un herbier, ces impressions conservent la mémoire de mon jardin. Mais contrairement à l’herbier traditionnel, elles révèlent également les traces invisibles de la lumière, transformant chaque plante en un témoignage poétique et scientifique de son passage dans le temps et l’espace.

 




Chaque image est unique, un dialogue fragile entre le vivant, la lumière et la chimie, où le jardin devient laboratoire et source d’inspiration.

Cette pratique s’inscrit dans la lignée des photogrammes, l’une des premières expériences photographiques du XIXᵉ siècle, inventées par des pionniers comme William Henry Fox Talbot et Anna Atkins, qui utilisaient les plantes comme sujet pour créer des images sans appareil photo. À l’époque, ces « photogenic drawings » étaient déjà un mélange de science et d’art, capturant la forme et la texture des végétaux grâce à la lumière et à la chimie.